La réalité linguistique

 

J’ai eu la chance de vivre mon troisième stage en Espagne, dans la ville de Valladolid. C’est une expérience extraordinaire durant laquelle j’ai appris à me connaitre, mais aussi à connaitre une autre culture! En effet, mes jeunes élèves de CM1 n’ont pas le français comme langue maternelle, mais l’espagnol. Ce fût tout un défi puisqu’entre eux, ils ne parlent qu’espagnol et ont un vocabulaire français plus restreint que des élèves du même âge, mais ayant le français comme langue maternelle.

 

Souvent, lorsque le mot français leur est inconnu, ils le disent en espagnol afin que leur enseignante leur traduise. Malheureusement, mon vocabulaire espagnol est très limité alors, en début de stage, j’étais un peu angoissé face à cette réalité.  Je ne savais pas du tout comment réagir et j’avais peur de ne pas pouvoir gérer la classe face à cette difficulté. J’ai trouvé quelques solutions qui sont devenues très utiles tout au long de ces 60 jours et qui m’ont permis de bien vivre ce stage :

  1. Prévoir des synonymes en français lorsque la situation le permet. (Par exemple, j’ai fait réaliser un mot croisé et il aurait été intéressant de penser à faire un lexique de sports olympiques en français-espagnol).

  2. Demander l’aide de ses pairs lorsqu’un élève ne connait pas le mot en français. Les autres le connaissent peut-être et peuvent le traduire à sa place.

  3. Demander à l’élève d’expliquer le mot, mais en français. Cela lui permet en plus de travailler l’expression orale et d’améliorer son vocabulaire. Je permets également les gestes!

  4. Avoir un dictionnaire français-espagnol.

J’ai également pris le temps d’en discuter avec les élèves pour qu’ils connaissent ma situation et qu’ils m’aident à leur venir en aide! Ils le font avec joie et lorsque c’est nécessaire, ils n’hésitent pas à me l’expliquer. Souvent, un autre élève qui est à proximité va traduire le mot volontairement, sans qu’on lui demande de le faire! C’est un peu un échange linguistique et je crois que les élèves apprécient le fait que l’on soit honnête avec eux et que leur aide peut être sollicité!

 

Cette réalité n’est pas propre à l’Espagne puisqu’elle est présente partout ailleurs dans le monde. En effet, au Québec, une classe d’accueil peut demander des adaptations similaires, mais dans plusieurs langues! C’est une réalité grandissante face à laquelle il faudra faire face avec des moyens efficaces et utiles afin de diminuer le stress des enseignants et permettre à ces élèves de suivre le meilleur cheminement scolaire possible.

Ce document provenant du gouvernement de l’Ontario L’admission, l’accueil, l’accompagnement des élèves dans les écoles de langue française de l’Ontario : Énoncé de politique et directives, admet qu’il est nécessaire de prendre des mesures pour appuyer les élèves allophones dans leur cheminement scolaire dans une école qui ne représente pas leur langue maternelle. Il propose différentes stratégies à mettre en place pour répondre aux besoins des élèves et pour répondre à ceux des enseignants. Je vous encourage donc à le consulter.

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Référence

Gouvernement de l'Ontario (2009) L'admission, l'accueil et l'accompagnement des élèves dans les écoles de langue française en Ontario: Énoncé de politique et directives, récupéré à http://www.edu.gov.on.ca/fre/document/policy/admissions.pdf

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