Une éducation à la sexualité: Une réussite ou désastre?

Le 31 août 2015, pendant que les enfants faisaient leur retour en classe pour une nouvelle année scolaire, les enseignants réagissaient à l’annonce du projet pilote portant sur le cours d’éducation à la sexualité. Ce cours est actuellement obligatoire dans un certain nombre d’école ayant mis en place ce projet et il le sera pour toutes les écoles dès 2017 (La Presse, 31 août 2015). Cinq au primaire, incluant le préscolaire, et quinze au secondaire sont le nombre d’heures préconisé pour la sensibilisation à la sexualité chez les jeunes (Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport). Même si je crois qu’il est important d’enseigner cet aspect de la vie, il me semble que l’encadrement et la sollicitation des enseignants ont été mis de côté dans les démarches du projet pilote.


Afin de bien comprendre le projet pilote et de lire mes points de vue, je vous propose de consulter ce site internet qui vous permettra d’en connaître davantage.

http://www.education.gouv.qc.ca/enseignants/dossiers/education-a-la-sexualite/des-apprentissages-essentiels/


Comme le mentionne Jocelyne Richer dans son article Projet pilote d’éducation sexuelle : des contenus pour chaque âge?, les directeurs recevront une demi-journée de formation et les responsables des commissions scolaires pourront avoir une journée et demie. Qu’arrivera-t-il de la formation offerte aux enseignants qui, je le rappelle, sont les premiers intervenants auprès des élèves dans le milieu scolaire? Évidemment, ils n’ont pas été complétement mis de côté, mais les balises ne sont pas encore établies. Ce sera à chaque commission scolaire de déterminer la durée de la formation et de défrayer les coûts en résultant. Ces coûts, en cette année d’austérité, ne sont-ils pas de trop? Pourquoi le Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sports (MELS) ne prend-il pas en charge ces coûts puisqu’il instaure un nouveau programme et cela, sans la véritable consultation des enseignants de prime abord? 


La consultation des enseignants me semble évidemment être un des aspects les plus importants lors de la mise en place d’un nouveau programme. Ce sont ceux qui vivent la réalité des classes et qui connaissent réellement les besoins de leurs élèves. La clientèle scolaire ne fréquente pas le cabinet du ministre, mais bien des classes au sein des écoles. Malheureusement, comme le mentionne Sylvain Mallette, « […] il a fallu qu'on se batte pour être dans le comité de travail ! […] On a eu des discussions très rudes avec le cabinet du ministre […] On a mené une opération conjointe avec la Fédération des syndicats de l'enseignement, mais autrement, il n'y aurait eu personne du milieu de l'enseignement dans le comité..» (La Presse, 31 août 2015) Même après les discussions, il s’est avéré que plusieurs enseignants ne se sentent pas qualifiés pour répondre aux questionnements de ses élèves portant sur le volet de la sexualité. Selon Sylvain Mallet, et je suis tout à fait en accord avec ses propos, le sexologue, l’infirmier ou encore le travailleur social devrait être le premier acteur dans l’éducation sexuelle chez les jeunes du primaire et du secondaire.

 

Bref, je ne me sens pas qualifiée pour répondre aux besoins grandissants des élèves dans ce domaine. Dans mon cheminement universitaire, aucun cours ne me prépare à répondre aux besoins des jeunes dans le domaine de la sexualité. Quand je terminerai mes quatre années de formation, il est possible que je privilégie la formation continue touchant les mathématiques et le français afin de pallier aux difficultés des élèves au lieu de prendre cette formation qui pourrait être tout de même formatrice.  


Bibliographie

SIOUI, Marie-Michèle. ( 31 août 2015) Éducation sexuelle à l’école : un projet mal ficelé, selon les enseignants, La Presse, Montréal, [En ligne].

http://www.lapresse.ca/actualites/education/201508/31/01-4896590-education-sexuelle-a-lecole-un-projet-mal-ficele-selon-les-enseignants.php

 

RICHER, Jocelyne. (31 août 2015). Projet pilote d’éducation sexuelle : des contenus pour chaque âge? La Presse, Montréal, [En ligne].

http://www.lapresse.ca/actualites/education/201508/31/01-4896768-projet-pilote-deducation-sexuelle-des-contenus-pour-chaque-age.php

 

Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport. (15 juin 2015). Éducation à la sexualité : informations à l’intention des parents sur le projet pilote.

http://www.education.gouv.qc.ca/enseignants/dossiers/education-a-la-sexualite/des-apprentissages-essentiels/

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