La technologie a-t-elle sa place en éducation?

Crédit photo: Pixabay
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Tableaux numériques interactifs (TNI), tablettes électroniques, ordinateurs portables, les technologies font une entrée fracassante dans le monde de l’éducation. Les enfants d’aujourd’hui naissent dans cet univers et le transportent avec eux vers le milieu scolaire, directement dans leurs classes. Les enseignants devront s’y habituer et même les utiliser puisque ces technologies deviendront le futur du fameux tableau vert et de ses craies blanches.


Les enseignants seront-ils prêts à vivre ces changements et à adapter leurs façons de faire? La technologie aura-t-elle un si grand impact sur les apprentissages des élèves? A-t-elle sa place dans toutes les classes, peu importe la vocation de ces dernières? Voici un billet, qui j'espère, amènera des éléments de réflexion. 


L’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) voit les technologies de l’information et de la communication (TIC) comme un apport positif dans l’éducation mondiale : « [ils] peuvent contribuer à l’accès universel à l’éducation, à l’équité dans l’éducation, à la mise en œuvre d’un apprentissage et d’un enseignement de qualité, au développement professionnel des enseignants ainsi qu’à une gestion, une gouvernance et une administration de l’éducation plus efficaces. » (UNESCO)

 

Dans mon cours DDD1100, Organisation de l’environnement pédagogique au préscolaire, nous avons vu l’importance qu’ont les technologies au cœur des apprentissages des enfants d’âge préscolaire. En effet, dans le programme de l’école québécoise, on retrouve le domaine général de formation Médias qui couvre l’ensemble des TIC et qui permet aux enfants d’ouvrir leurs yeux sur le monde qui les entoure. Les médias permettent aux enfants de s’informer, d’apprendre et d’approfondir leurs connaissances sur plusieurs sujets. L’école est donc là pour leur permettre d’utiliser les TIC afin de s’informer et de communiquer. (MELS, 2001)

 

« À l’éducation préscolaire, l’enfant est fasciné par le monde des médias, qui sont pour lui une source de plaisir et de découverte. Ses conversations, ses jeux symboliques, ses réalisations démontrent sa fascination à l’égard des personnages vedettes des logiciels qu’il utilise et des films ou des émissions télévisées qu’il regarde. Il prend peu à peu du recul face aux productions médiatiques et peut exprimer ses peurs, ses joies et ses découvertes relatives à ce monde fictif. »

(MELS, 2001)

 

Afin de bien intégrer de façon pédagogique les TIC dans l’enseignement, il est bien important de suivre quatre étapes bien distinctes :

 

1.  La familiarisation : activités déversoirs sans but pédagogique précis.

2. L’exploration : activités d’enrichissement avec une intention pédagogique pour favoriser l’acquisition des connaissances.

3. L’infusion : activités de construction des connaissances soutenant les bases de la scolarité (prélecture et préécriture)

4.L’appropriation : activités réalisées dans un cadre d’apprentissage actif et signifiant pour les enfants qui permet le développement des compétences.

(DDD1100, UQAM, 2014) 

 

Les possibilités sont immenses avec l’arrivée des TIC en éducation. Bien que la majorité des enseignants utilisent le TNI comme un support à leur enseignement en projetant les documents utilisés, des vidéos ou encore des images, en dessinant les formes géométriques ou en utilisant des lignes du temps, son utilisation peut aller encore plus loin que cela. Selon Frédéric Fournier, professeur au département de didactique de l’UQAM, cette utilisation minimale de cette ressource serait due à un manque de formation des enseignants. Le changement a été rapide, mais les formations n’ont malheureusement pas suivi. De plus, le blocage au niveau des TIC ne se situe pas à leur utilisation quotidienne, mais bien à la perspective d’une utilisation à vocation pédagogique. Par exemple, l’utilisation de sites internet, comme Facebook, peut devenir une bonne ressource de partage et de collaboration, mais plusieurs enseignants et futurs enseignants n’auraient pu le nommer comme cela.

 

Lors de mon premier stage, j’ai dû travailler avec le TNI pour enseigner la matière puisqu’il n’y avait pas de tableaux verts disponibles. J’ai rencontré quelques difficultés, dont celle-ci :

 

« En après-midi, j’ai fait le retour et complété la notion sur l’aire des formes géométriques avec les élèves. Il y a eu un petit problème au niveau du tableau numérique interactif (TNI). Il ne fonctionnait plus malgré les deux calibrages que j’ai faits. J’ai essayé de me débrouiller avec l’image qui apparaissait et de donner les explications à voix haute, mais ce n’était pas très efficace… »

(Extrait de mon journal de bord, 31 mars 2014)

Crédit photo: Pixabay
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J’explique dans ce court paragraphe que, lorsque le tableau interactif ne fonctionne plus, je n’avais aucun moyen visuel de donner la correction à la classe. Un peu plus loin, dans mon journal, j’aborde une solution que j’aurais pu mettre en place : le travail en collaboration, mais dont je n’ai pas pensé sur le coup. Même si j’apprécie les technologies et que je trouve ce monde très pratique dans ma vie quotidienne et en enseignement, il arrive parfois que les bonnes vieilles méthodes soient encore nécessaires. Lorsque la technologie ne veut plus fonctionner, le tableau vert, lui, devrait encore avoir sa place, même s’il n’est qu’un plan B. 


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